La mémoire perceptive
- Thérapie
- Médical
- Presse
Qu’est-ce que la mémoire perceptive ?
Vue, ouïe, odorat, goût et toucher. Nous connaissons tous ces 5 sens qui nous permettent (parfois même à notre insu) de percevoir notre environnement, d’appréhender le monde extérieur et de nous y adapter.
Au fur et à mesure de nos expériences sensorielles, se construit ce que l’on appelle la mémoire perceptive. Il s’agit d’une mémoire à long terme qui nous permet de reconnaître, de façon consciente et inconsciente, les perceptions sensorielles déjà expérimentées et d’y répondre de manière physiologique, physique ou émotionnelle.
Le temps de réaction de notre mémoire perceptive est pratiquement instantané puisqu’il est de l’ordre de 200 millisecondes à 3 secondes.
Les 5 sens
Les 5 sens commencent à se développer à l’état fœtal, même s’ils apparaissent à des stades différents du développement.
Le toucher
Le toucher est le premier des 5 sens à se développer. En effet, dès 2 mois de grossesse, des récepteurs cutanés apparaissent au niveau de la lèvre supérieure du fœtus. A partir de la 12ème semaine, ils se sont développés également sur la paume des mains, la plante des pieds et l’ensemble du visage. À 20 semaines, c’est tout le corps qui en est doté.
Nous expérimentons donc le toucher dès le début de notre vie, puisque nous sommes en contact direct et constant, à chacun de nos mouvements, avec la paroi utérine, et donc avec le corps de notre mère. Un terrain propice aux échanges et au partage de sensations se met alors tout naturellement en place entre la mère et l’enfant.
Nous comprenons donc mieux l’importance et la dimension émotionnelle que revêt le toucher pour l’être humain, que ce soit pendant la grossesse, à la naissance ou tout au long de sa vie.
L’odorat
Il s’agit du deuxième sens à se développer. Entre la 8ème et la 11ème semaine de grossesse, la fosse du nez se tapisse de cellules réceptrices d’odeurs.
Le goût
C’est ensuite au tour du goût. Vers la 12ème semaine de grossesse apparaissent les bourgeons gustatifs sur la langue et dans la bouche. Il semble qu’à ce stade déjà, le liquide amniotique ait un goût qui a une influence directe sur la quantité absorbée par le fœtus.
L’ouïe
L’ouïe, quant à elle, fait son apparition dès la 20ème semaine de grossesse. Elle permet au fœtus de percevoir les bruits et d’y réagir. A 25 semaines, il semble qu’il soit en mesure d’entendre les battements du cœur de sa mère, de reconnaître sa voix ou même de sursauter en réaction à certains bruits.
La vue
La vue se développe progressivement durant la grossesse mais dès la 20ème semaine, le fœtus ouvre et ferme les yeux, effectue des mouvements oculaires. À 7 mois, l’œil du fœtus est sensible à la lumière.
Comment fonctionne la machine sensorielle ?
Les informations extérieures (ou stimuli externes) sont reçues par le biais d’un ou plusieurs sens. Elles sont ensuite transmises à la moelle épinière à l’aide d’un réseau de fibres nerveuses, puis au cerveau, qui va les analyser, les traduire en sensations, les relier entre elles et finalement réagir aux stimuli reçus.
Les réactions à ces stimuli externes peuvent être d’ordre physiologique (salivation en réaction à l’acidité d’un citron), physique (recul instinctif devant un stimuli douloureux) ou émotionnel (plaisir ou déplaisir provoqué par le stimulus).
Notre cerveau constitue ainsi notre perception de la chose dans sa globalité en tenant compte de tous ses aspects sensoriels ainsi que des réactions physiologiques, physiques et émotionnelles qu’elle provoque.
Chaque nouvelle information ainsi acquise est mise en mémoire, c’est-à-dire encodée, puis stockée dans notre cerveau pour pouvoir être rappelée en cas de besoin.
Sommes-nous tous égaux en matière d’encodage?
Si nous expérimentons tous des sensations à longueur de journée, nous ne les encodons cependant pas pour autant de la même façon. En effet, une même perception pourra être interprétée et donc encodée différemment par chacun selon son vécu, ses souvenirs et ses expériences personnelles. Pour certains, la sensation de froid provoquée par une glace sera associée au plaisir, aux vacances, à une saveur particulière. Pour d’autres, elle pourrait être synonyme de déplaisir si elle réveille une sensibilité dentaire ou rappelle un souvenir désagréable.
VAKOG
Cette interprétation individuelle de la perception basée sur le vécu et les expériences personnelles de chacun n’est pas la seule composante qui nous différencie en matière d’encodage des informations sensorielles.
En effet, nous avons tous un ou plusieurs canal(aux) sensoriel(s) de prédilection grâce auxquels nous encodons plus facilement les informations reçues. Ces canaux de prédilection varient d’une personne à une autre. En programmation neuro-linguistique (PNL) ce postulat est appelé VAKOG, acronyme pour : « Visuel, Auditif, Kinesthésique, Olfactif, Gustatif ».
Par conséquent, une personne « visuelle » retiendra plus facilement des informations qui lui seront présentées sous forme de graphiques ou de schémas colorés et sera plus sensible à l’aspect esthétique des objets qui l’entourent. Une personne « auditive » se souviendra, quant à elle, plus facilement d’une chose entendue que d’une chose lue et sera très sensible aux sons qui l’entourent ou au silence environnant.
Pourquoi cette notion de canal sensoriel de prédilection est-elle importante en hypnose ?
En hypnose, il est primordial d’être au plus proche des représentations personnelles du patient afin que ce dernier puisse pleinement s’identifier au discours du thérapeute et intégrer au mieux les suggestions positives qui lui sont données en état de transe.
Il est donc très important d’identifier le canal sensoriel de prédilection du patient et d’adapter le discours ainsi que le contenu des séances en conséquence. Ce procédé permet ainsi de communiquer avec l'inconscient dans le langage sensoriel qu’il encode le plus facilement.
S’exprimer en termes « auditifs » face à une personne « visuelle » n’aura qu’un impact moindre et l’efficacité des suggestions faites en cours de séance pourrait s’en voir réduite.